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Port de caméras par des policiers : ce qui est fait en France et en Europe

Depuis le drame de Ferguson, la ville californienne de Rialto est citée en exemple pour avoir équipé ses policiers de mini-caméras. En France, un dispositif similaire est testé depuis plus d'un an.

Le Monde

Publié le 20 août 2014 à 15h53, modifié le 04 décembre 2014 à 11h56

Temps de Lecture 4 min.

La mort de Michael Brown, tué par un officier à Ferguson la semaine dernière, a relancé outre-Atlantique le débat sur l'utilité des caméras embarquées par les policiers. Si l'officier mis en cause dans cette affaire avait ainsi été équipé, les circonstances de la mort du jeune homme auraient pu être éclaircies. Dans la polémique actuelle, se pose également la question de l'influence ou non d'un tel dispositif sur le comportement de l'adolescent ou de l'officier, qui aurait ainsi, peut-être, pu éviter le drame.

Le débat est d'autant plus vif que la ville californienne de Rialto expérimente ce dispositif depuis des mois et que les résultats semblent probants : les plaintes contre les forces de l'ordre ont chuté de 88 % depuis sa mise en place, selon le New York Times. A Los Angeles, deux caméras, l'une se fixant à la poitrine, l'autre à l'épaule ou aux lunettes de soleil, sont actuellement testées, d'après une note de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj) français publiée en janvier 2014.

En Europe aussi, le dispositif commence à percer.

  • En France, des caméras en test depuis 2013

En mai 2013, une expérimentation a été lancée dans plusieurs villes de France – telles Nîmes dans le Gard, Poissy dans les Yvelines, ou encore Mulhouse dans le Haut-Rhin – pour tester 235 caméras-piétons portées par des policiers, des membres de brigades chargées de la sécurisation de la voie publique (type BAC ou police secours) et des gendarmes.

Ces caméras – commercialisées par la société Exavision, sise à Milhaud dans le Gard, au prix unitaire de 1 000 euros – sont toutes testées dans des zones de sécurité prioritaires ou des  quartiers sensibles.

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Ce dispositif a notamment été présenté comme une manière de lutter contre les contrôles au faciès et comme un moyen de « renforcer les liens des forces de l'ordre avec la population ». Lors de son discours aux forces de sécurité le 30 septembre 2013, Manuel Valls avait argué que « la présence de la caméra contribue à la désescalade des tensions » et qu'elle « constitue, en outre, un élément de preuve irréfutable sur les conditions d'intervention, lorsque celles-ci sont remises en cause par les usagers ».

Déclenchées seulement si l'agent le juge nécessaire, les caméras portées sur le torse de l'agent enregistrent les images et le son en mémorisant également les 30 secondes précédant le déclenchement de l'enregistrement, pour mieux retracer l'enchaînement des événements. D'après Le Figaro, le dispositif, en test jusqu'à l'automne, devrait être généralisé avant la fin de l'année, et 4 500 appareils pourraient être livrés dans les cinq ans à venir. Dans un premier bilan dressé par le quotidien, les acteurs interrogés notent une baisse de l'agressivité des personnes contrôlées comme des agents lors du port de la caméra.

  • A Londres, de premiers policiers équipés en mai

La capitale britannique a pris la décision d'équiper sa police armée de caméras en janvier, trois ans après la mort de Mark Duggan, tué par la police dans de troublantes circonstances le 4 août 2011. L'incident avait provoqué de graves émeutes, les pires dans le pays depuis plus de vingt-cinq ans. « Nous voulons voir si cela peut être un moyen efficace d'enregistrer des preuves et rassurer le public », avait expliqué Bernard Hogan-Howe, le patron de Scotland Yard, lors de l'annonce du dispositif.

Le dispositif, qui devrait être le plus important à travers le monde, d'après le Telegraph, vise à distribuer un total de 500 caméras à travers dix quartiers de Londres. L'objectif est « d'accélerer la justice et de rendre plus transparent le maintien de l'ordre », rapporte le quotidien.

  • A Malines, en Belgique, 80 caméras en fonction depuis 2012

Depuis deux ans, 80 mini-caméras portées sur le torse équipent les policiers de cette ville flamande. La décision de recourir à ce dispositif a été prise il y a deux ans dans un climat tendu : plusieurs interventions avaient dégénéré, des policiers avaient été blessés et un préavis de grève avait été déposé par les syndicats de police pour demander une meilleure protection pour des agents, expliquait à l'époque la radio belge RTBF

En mai 2013, la mort d'un homme abattu par la police dans le quartier populaire des Marolles, à Bruxelles, avait posé la question d'une éventuelle généralisation du dispositif. Le syndicat policier Sypol.be plaide lui pour que les policiers soient équipés de caméras durant leur service, expliquant que cela pourrait simplifier et accélérer les procédures en cas d'incident, rapporte La Libre Belgique.

A l'inverse, le syndicat SLFP Police dit refuser le système des « bodycams », expliquant dans un article publié sur le site Le Vif que la plupart des images seront inutilisables, particulièrement en cas d'altercation physique, et que leur utilisation « compliquera la tâche des personnes appelées à juger d'une situation qu'elles n'ont pas vécue ». Selon le média belge, le Parlement fédéral du pays s'est penché sur la question en février dernier, mais n'a encore rien décidé.

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