Vers une meilleure prévision des avalanches de plaque

Des chercheurs de l'EPFL ont développé un nouveau modèle qui permettra d'améliorer la prévision du risque d'avalanche de plaque.  © Juerg Schweizer

Des chercheurs de l'EPFL ont développé un nouveau modèle qui permettra d'améliorer la prévision du risque d'avalanche de plaque. © Juerg Schweizer

Une équipe de chercheurs de l’EPFL et du SLF, a développé un nouveau modèle pour le déclenchement des avalanches de plaque. Il permettra, à terme, d’améliorer la prévision du risque d’avalanche.

Les avalanches de plaque de neige intéressent particulièrement, car ce sont les plus destructrices, que ce soit pour les humains ou les bâtiments et parce qu’elles sont très difficiles à prévoir. L’avalanche de plaque – qui peut être grande de quelques mètres à plusieurs kilomètres - intervient lorsqu’une couche plus fragile, enfouie sous une plaque de neige cohésive, vient à rompre. Cette rupture initiale se propage ensuite sous le manteau neigeux tel un château de cartes, provoquant l’avalanche proprement dite.

Le meilleur des précédents modèles
Au sein de la communauté scientifique, deux modèles décrivant le déclenchement de ce type d’avalanche s’opposaient jusqu’ici: le modèle originel (de 1979) qui décrit une rupture en cisaillement, uniquement dans le sens de la pente. Et un modèle baptisé anticrack, qui prend en compte l’effondrement de la couche fragile et permet de reproduire les observations de déclenchement à distance depuis un terrain plat.«On ne pense pas qu’il y a un modèle meilleur que l’autre mais de manière théorique, il est trop difficile de prendre en compte tous les ingrédients physiques », résume Johan Gaume, du laboratoire Cryos de l’EPFL et premier auteur du nouveau modèle qui vient d’être publié dans la revue The Cryosphere.

Développé avec l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF à Davos en collaboration avec l’Université Grenoble Alpes (Irstea), ce modèle numérique réconcilie les deux approches précédentes. « Sur le plat, le modèle anticrack est efficace ; si la pente est élevée (plus de 30°), le modèle initial en cisaillement tend à être le meilleur. Ils sont donc complémentaires», poursuit Johan Gaume. Le nouveau modèle numérique tient justement compte de cette complexité. Développé sur la base de simulations, il considère la propagation des fissures dans le manteau neigeux -intégrant le comportement mécanique complexe de la couche fragile - et les effets induits par les états de tension de la plaque ainsi que ceux induits lorsque la couche fragile s’effondre.

Améliorer l’évaluation de la stabilité de manteau neigeux
Les résultats des chercheurs ont été implémentés dans SNOWPACK, le modèle utilisé en Suisse pour aider la prévision des avalanches. Bien que des validations soient encore en attente, cela ouvre des perspectives prometteuses pour améliorer les prévisions d’avalanches, en combinant les indices traditionnels de stabilité avec un nouvel indice pour évaluer la propension des fissures à se propager.


Auteur: Corinne Feuz

Source: EPFL


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© 2017 EPFL
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