Un championnat pour stimuler les scientifiques en herbe

Jules, 9 ans, actionne sa toupie, sous le regard attentif de ses coéquipières et du juge. © Alain Herzog / EPFL 2017

Jules, 9 ans, actionne sa toupie, sous le regard attentif de ses coéquipières et du juge. © Alain Herzog / EPFL 2017

Quelque 250 scientifiques en herbe âgés de 8 à 15 ans se sont réunis sur le campus de l’EPFL samedi pour le 5ème championnat de sciences «Curieux et Inventifs». Chaque année, ces joutes scientifiques sont organisées par le Service de Promotion des Sciences de l’Ecole.

Les juges ont leur chronomètre bien en main. Jules, 9 ans, se concentre. Au top, il actionne sa toupie et croise les doigts. Combien de temps tournera-t-elle ? Pour cette première épreuve de la journée, Jules et ses coéquipières sont plutôt satisfaits. Leur toupie artisanale a tenu 2 minutes et 42 secondes, plus longtemps que leurs concurrents qui avaient pourtant amené une perceuse pour donner l’impulsion nécessaire à faire tourner leur toupie.

Venues de toute la Suisse romande, les 45 équipes participant au 5ème championnat de sciences sont composées de trois à quatre enfants d’une même catégorie d’âge et d’un coach. Pendant les trois mois précédents le concours, ils ont dû relever un défi expérimental, en confectionnant une toupie capable de tourner le plus longtemps possible. «Nous avons utilisé des matériaux tout simples, explique Eline, 10 ans. Une baguette de bois de frêne de 10 centimètres, avec une extrémité taillée au taille-crayon que nous avons enfoncé au marteau sur une rondelle de MDF (panneau de fibre de bois) découpée avec une scie cloche.» Des explications détaillées et beaucoup d’enthousiasme pour cette équipe de la catégorie Cadets.

Dans la peau d’un conférencier
Dans une autre salle, une équipe de Poussins explique à un jury comment former des tourbillons différents, selon le liquide ou le récipient choisi. Dans cette seconde épreuve, les enfants deviennent de véritables conférenciers venus présenter résultats et conclusions d’un projet scientifique, réalisé à l’avance. Aidé par un schéma projeté sur écran blanc, Clément, 8 ans, s’applique à mimer le sens de rotation de la terre avec ses mains. Matias, 8 ans, continue : «J’ai demandé à mon frère qui est en Australie de vérifier si les tourbillons tournent vraiment dans l’autre sens là-bas». Un frère qui avait d’ailleurs participé à une précédente édition du championnat. «L’intérêt pour les sciences est bien présent dans notre famille», constate son papa, devenu coach de l’équipe pour la journée.

Et c’est justement le but de ces championnats. Selon les organisateurs, le concours est mis sur pied afin de donner le goût de la réflexion scientifique et de la recherche aux enfants et aux jeunes. «Ils n’ont pas encore les outils mathématiques pour comprendre et modéliser une problématique, explique Andrea Fabian Montabert, responsable du concours. Mais ils peuvent déjà émettre des hypothèses, faire un montage expérimental et l’améliorer aux fils des essais. Ils sont capables de faire des observations et en tirer des conclusions». C’est dans cette optique que le championnat propose aux jeunes filles et garçons de se lancer dans des épreuves scientifiques et techniques relevant de la physique, de la chimie ou de la biologie.

Cohésion et esprit d’équipe
Après un petit quiz théorique testant leur culture générale scientifique, les concurrents ont encore du participer à un jeu amusant qui met leur esprit d’équipe à rude épreuve. Agilité, rapidité et bonne cohésion de groupe ont été nécessaires pour traverser le marais imaginaire et nourrir le crocodile de papier. Et pour clôturer la journée, le professeur André Châtelain, ancien directeur de l'Institut de Physique Expérimentale, a donné une conférence sur la curiosité scientifique.

Une fois le championnat terminé, les enfants ont quitté le campus de l’EPFL. Mais qui sait, peut-être qu’une fois devenus grands, ils y reviendront cette fois en tant qu’étudiante ou étudiant…

Les résultats et le classement seront disponibles sur http://sps.epfl.ch/ChampionnatScientifique


Auteur: Nathalie Jollien

Source: EPFL