Des étudiants expérimentent le «Made in China»

© Alain Herzog - Todoo, une montre connectée pour alléger le quotidien des enfants atteints d'autisme

© Alain Herzog - Todoo, une montre connectée pour alléger le quotidien des enfants atteints d'autisme

Des étudiants de l’EPFL, de l’ECAL et de l’UNIL sont partis en Chine fabriquer des prototypes industriels, concrétisant des projets réfléchis pendant une année. L’objectif de ce programme, le «China Hardware Innovation Camp», vise à promouvoir l’innovation, en imitant le processus de création d’un objet connecté, de l’idée à sa concrétisation.

Partir d’une idée et la transformer en prototype concret : c’est le défi auquel quatre équipes composées d’étudiants de l’EPFL, de l’ECAL et de l’UNIL ont répondu pour la troisième édition du China Hardware Innovation Camp (CHIC). Pendant une année et à raison d’un jour par semaine, ils ont mis en commun leur expertise en ingénierie, en design et gestion de projets, pour réfléchir à une idée innovante. Ils ont ensuite passé deux semaines entre Hong-Kong et Shenzhen pour fabriquer les objets. Les résultats, allant de la montre connectée pour les enfants atteints d’autisme à une sonde pour mesurer le niveau de l’eau, ont montré une forte implication sociale des participants. «En travaillant avec des acteurs comme le Comité International de la Croix Rouge (CICR) ou le CHUV pour développer leurs prototypes, les étudiants se sont confrontés à de vraies questions éthiques», souligne Marc Laperrouza, responsable du programme CHIC.

Des objets connectés comme solution à des problèmes concrets

La sonde connectée Livelo par exemple, qui permet de mesurer le niveau des eaux souterraines, répond à un besoin réel. «Une personne sur dix n’a pas accès à l’eau potable», ont expliqué les étudiants porteurs de ce projet. «Pour améliorer cette situation, la gestion des eaux souterraines est importante, mais les sondes existantes coûtent très cher». L’équipe a ainsi travaillé avec le CICR pour développer une solution cinq fois moins coûteuse, que l’organisation humanitaire s’apprête à tester sur le terrain. Un second groupe s’est intéressé à la santé des enfants, en leur proposant une casquette connectée. Dotée de capteurs, elle mesure la quantité de rayons UV auquel l’enfant s’est exposé, et envoie une notification aux parents lorsque la limite est atteinte. Elle fonctionne également via une application, sur laquelle les parents peuvent enregistrer le type de peau de leur enfant, et être avertis lorsque les petits retirent leur casquette.

Une troisième équipe a voulu faciliter le quotidien des enfants atteint d’autisme et celui de leurs parents. «Lors de nos recherches, nous avons observé que les pictogrammes sont largement utilisés pour aider les enfants à gérer leurs activités quotidiennes», notent les étudiants. «Nous avons donc créé une montre connectée, qui affiche des images de l’activité à effectuer, et le temps à disposition». Cet emploi du temps est géré par les parents, qui le programment et le suivent depuis une application sur leur smartphone. Quant au quatrième projet, il permet aux utilisateurs de fabriquer en appartement un compost utilisable et de suivre son cycle, tout en supprimant les odeurs et autres désagréments découlant généralement de ce genre de container. Qu’il s’agisse de comprendre le cycle global du compost, de définir les besoins d’enfants malades ou de respecter les exigences techniques, ces défis ont permis aux étudiants d’élargir leur horizon et leurs compétences.

Multidisciplinarité et réflexion personnelle

«Ces projets multidisciplinaires permettent aux étudiants de se confronter à la réalité, note Denis Gillet, l’un des professeurs de l'EPFL encadrant les étudiants. Ils doivent trouver une direction de recherche intéressante et pertinente pour leurs études, toute en respectant les contraintes propres au groupe». Un travail d’équipe pas toujours facile, mais très apprécié par les étudiants, qui partageront leur expérience avec les prochaines équipes, en tant que mentors. Et si l’objectif final du programme est de réaliser un prototype sans se lancer dans l’étape de sa commercialisation, rien n’empêche les étudiants de poursuivre ce chemin s’ils le souhaitent.

Le CHIC est un programme à choix proposé par le Collège des Humanités dans le cadre du Mineur en Science, Technology and Area Studies (STAS), que les étudiants de l’EPFL peuvent intégrer dans leur cursus.


Auteur: Clara Marc

Source: EPFL


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© Alain Herzog - la sonde connectée Livelo, permettant de mesurer le niveau d'eaux souterraines
© Alain Herzog - la sonde connectée Livelo, permettant de mesurer le niveau d'eaux souterraines
© Alain Herzog - Ilanga, un chapeau connecté pour enfants, mesurant l'exposition aux rayons UV
© Alain Herzog - Ilanga, un chapeau connecté pour enfants, mesurant l'exposition aux rayons UV
© Alain Herzog - Trobak, le compost connecté, sans odeurs ni désagréments
© Alain Herzog - Trobak, le compost connecté, sans odeurs ni désagréments
© Alain Herzog - Todoo, une montre connectée pour les enfants atteints d'autisme
© Alain Herzog - Todoo, une montre connectée pour les enfants atteints d'autisme

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