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En surélevant un bâtiment, l'État se pose en modèle

Le 5e étage rajouté à l'immeuble a été inauguré jeudi. Le Service du développement territorial y a pris ses quartiers.

Il est si bien intégré dans son environnement qu'on le remarque à peine, ce cinquième étage. Il y a huit mois, pourtant, le bâtiment de l'avenue de l'Université 5, à Lausanne, construit dans les années 70, n'en comptait que quatre. Jeudi, l'État de Vaud, propriétaire, inaugurait cette surélévation qualifiée de «modèle», construite en un temps record et dans le respect du budget voté: 4,6 millions de francs. Le Service du développement territorial (SDT) a quitté une aile du complexe et s'est d'ores et déjà déployé dans ces 800 m2 tout neufs de bureaux aménagés en open space à l'acoustique novatrice.

Le projet a été mené en étroite collaboration avec le Laboratoire d'architecture et technologies durables (LAST) de l'EPFL. Son directeur, Emmanuel Rey, s'en félicite: «Il est rare de pouvoir passer de la recherche académique à la réalisation à l'échelle 1:1.» Celle-ci en augure d'ailleurs d'autres. La structure est écologique, modulaire, flexible, et pourrait en cela s'adapter à d'autres toits. «En utilisant un maximum d'éléments préfabriqués, des caissons en bois local, nous avons réduit la durée du chantier et ainsi minimisé ses nuisances. C'est un point important pour l'acceptation de ce type de projets», souligne le professeur d'architecture.

««On sait qu'il y a un potentiel intéressant à Lausanne pour une telle densification»»

La surélévation des immeubles constitue un levier important pour densifier les agglomérations et limiter l'étalement urbain. Mais passer de la théorie à la pratique s'avère compliqué. La Ville de Lausanne en a fait l'amère expérience en émettant le vœu d'exhausser treize immeubles dans le quartier des Bergières, pour créer 114 nouveaux appartements. Il y a trois ans, les propriétaires et la Municipalité ont dû renoncer face à la bronca des habitants et riverains. L'expérimentation menée par le LAST à l'avenue de l'Université est donc prometteuse. «On sait qu'il y a un potentiel intéressant à Lausanne pour une telle densification, glisse le chef du SDT, Pierre Imhof, mais on sait aussi qu'il est plus simple de surélever les bâtiments administratifs que les immeubles locatifs.»

Le caractère exemplaire de ce cinquième étage se trouve aussi à l'intérieur de ses murs, souligne le ministre Pascal Broulis. «Le SDT a repensé sa manière de fonctionner pour densifier aussi ses espaces de travail.» Trois quarts des collaborateurs, et notamment les cadres, n'ont plus de poste de travail attribué ni de combiné téléphonique – les appels passent par leur ordinateur portable. Le télétravail est ainsi favorisé. Quelque 300 mètres linéaires de papiers ont été archivés ou détruits pour désencombrer les locaux du service, qui occupera aussi le 4e étage. Environ 15% d'espace a été gagné à l'occasion de ce redéploiement.