Un drone pour sauver les bébés faons

© 2017 EPFL / Alain Herzog

© 2017 EPFL / Alain Herzog

Un étudiant de l’EPFL utilise une caméra thermique et un drone pour repérer les faons avant le passage de la faucheuse. Un travail bénévole qui peut réduire à zéro le nombre d’animaux accidentellement tués dans les champs.

Étudiant en architecture, Simon Jobin est aussi spécialiste des prises de vue aériennes. Il travaille en dehors de ses études pour une société fribourgeoise montée par son frère et d’autres étudiants. «Nous réalisons des vidéos, de la thermographie, du suivi de chantier ou de la modélisation de parcelles en 3D», explique-t-il. À la lecture d’un article sur les faons décimés par les machines en période de fauche, il réalise que son drone pourrait avoir un usage insoupçonné.

«Les faons se tapissent dans les hautes herbes quand ils entendent le bruit des tracteurs, au lieu de fuir. Ils sont pratiquement invisibles. Lorsque j’ai lu cela, nous venions d’acheter une caméra thermique, et j’ai aussitôt pensé à l’utiliser», poursuit l’étudiant. Jusqu’ici, les agriculteurs faisaient appel aux gardes-faunes et aux chasseurs, responsables de réguler, mais aussi de protéger la faune, pour quadriller les champs. «Ils ont également des barres thermiques qu’ils promènent en traversant le champ, mais l’herbe est largement piétinée, et cela prend beaucoup de temps», souligne Simon Jobin.

Avant le lever du jour

Le premier contact avec les milieux concernés suscite beaucoup d’intérêt : Simon Jobin a été appelé cette année sur le terrain à une dizaine de reprises pour ce type d’interventions. Un travail qui nécessite de se lever tôt. «Il faut être là avant le jour, sinon le soleil chauffe le sol et la caméra thermique du drone ne peut pas efficacement détecter la chaleur corporelle des animaux», raconte l’étudiant.

Le drone quadrille le champ de manière prédéfinie, ne laissant aucune parcelle inexplorée. Sur l’écran, de minuscules points jaunes révèlent la présence des animaux : il faut alors déplacer le petit faon sans le toucher directement avec les mains, ou mieux encore le protéger avec une boîte, pour que l’agriculteur le contourne à son passage. Résultat : un taux de réussite avec le drone de 100% pour le sauvetage des faons, que leur mère viendra retrouver après le départ des hommes.

Réseau de pilotes

De quoi ravir les bénévoles, mais également les garde-faunes et les agriculteurs. «Ils sont très contents d’avoir notre aide, car cela leur fait toujours de la peine de faucher accidentellement des faons», indique Simon. Au vu du succès de la méthode, lui et ses collègues préparent la mise en place d’un réseau composé d’autres pilotes afin de répondre à la demande. «Les travaux de fauche ont lieu à la même période, et les paysans ne peuvent pas s’équiper eux-mêmes d’un drone et d’une caméra thermique qui coûte près de 25'000 francs. C’est pourquoi un réseau de pilotes bénévoles disposant du matériel adéquat serait une bonne idée.» L’appel est lancé !

Plus d'infos sur http://uvprod.ch/


Auteur: Sarah Aubort

Source: EPFL


Images à télécharger

© 2017 EPFL / Alain Herzog
© 2017 EPFL / Alain Herzog
© 2017 EPFL  / Alain Herzog
© 2017 EPFL / Alain Herzog

Partager sur