5 diplômés Euler ont reçu leur attestation de maths à l'EPFL

© 2016 EPFL Alain Herzog

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Enfants, ils ont intégré le programme Euler. C’est en tant que jeunes adultes qu’ils viennent de recevoir leur attestation. Les lauréats ont été récompensés hier, après avoir consacré pendant 6 ans tous leurs mercredis après-midi à la passion des maths.

Depuis 8 ans déjà, le programme Euler donne aux jeunes écoliers doués en mathématiques, la possibilité de suivre des cours spécifiques à l’EPFL. En avril un record a été battu, ils étaient 300, venus de toute la Suisse romande, à s’inscrire au concours d’entrée. Parmi les 28 élèves sélectionnés, une jeune écolière de 10 ans à peine. Elle le sait, en s’engageant dans cette voie, elle devra suivre les cours tous les mercredis après-midi et cela pendant les 6 prochaines années, un sacré engagement.

Chaque élève est un cas particulier
«Nous interviewons systématiquement les jeunes qui ont réussi le concours d’entrée, avec leurs parents, afin qu’ils sachent ce qui les attend, sur les éventuelles difficultés, comme la durée des trajets par exemple,» explique Jérôme Scherer en charge du programme Euler. Une mise en garde qui n’a pas refroidi les étudiants puisque cette année, parmi les lauréats l’un vient de Neuchâtel, un du Valais, un autre de Genève et deux encore du canton de Vaud.

Les cours ne sont pas une promenade de santé. Ils demandent un investissement personnel important et à long terme. En dehors des mercredis, les jeunes doivent également fournir un gros travail personnel chez eux, qui comprend jusqu’à 10 heures de devoirs hebdomadaires. Après 6 ans, environ la moitié des élèves a abandonné le programme : «il est inutile d’obliger un enfant à continuer si la passion des maths vient à manquer, ce n’est pas un échec de quitter le cours Euler».

Des enfants à haut potentiel
Ces élèves à haut potentiel ne se contentent pas d’être submergés d’informations. Ils ont besoin d’un enseignement spécialisé qui inclut la logique et le raisonnement pour les aider à découvrir et utiliser toutes leurs capacités. Le programme Euler leur donne aussi l’occasion d’apprendre à planifier et à s’organiser.

À 17ans Gauzelin Vidovic n’est pas mécontent d’avoir terminé son cursus. Lorsqu’il a réussi le concours d’entrée il n’avait que 11 ans et était bien loin de s’imaginer ce qu’il devrait traverser. «J’étais allé avec ma sœur aux journées portes ouvertes des «maths pour les filles» à l’EPFL, et j’avais trouvé ça très bien. À mon premier cours Euler je suis tombé de haut, ça n’avait rien à voir.» L’écolier se rend compte qu’il doit donner de sa personne : «je n’avais jamais travaillé avant, à l’école comme à la maison, c’était presque un choc de devoir prendre mon stylo et de faire mes séries chez moi pendant des heures et des heures, week-end compris».

Gauzelin a dû s’accrocher, chambouler son emploi du temps, faire des choix et certains sacrifices, il a arrêté le piano et une partie de ses activités sportives. «J’ai tenu bon, pas pour la matière mathématique mais parce que ça m’a donné une méthode de travail, parce que je ne m’ennuyais pas en classe et que l’équipe est sympa à l’EPFL». Son attestation sous le bras, le jeune homme s’est inscrit en microtechnique : «je veux continuer dans les sciences mais je n’ai aucune idée de ce que j’aimerais faire. En microtechnique on touche à tout, ça me donnera surement des idées.»

Quelle route suivront-ils après Euler ?
À la fin de leur cursus, certains de ces passionnés de mathématiques continuent bien sûr à les étudier et d’autres bifurquent vers des domaines techniques également enseignés à l’EPFL ou encore suivent d’autres voies comme la médecine.

Pour Xingjian Huang, la rentrée 2016 sera celle des changements, il devra trouver un appartement à Lausanne et s’adapter à son nouveau rythme d’études. Il s’est inscrit en mathématiques à l’EPFL et se demande déjà s’il choisira les maths pures ou appliquées, car si son dernier test se passe bien, il entrera directement en deuxième.

À 18 ans, Xingjian reste prudent. Mieux vaut être prêt que trop confiant, c’est la devise avec laquelle il aborde chaque étape de son parcours. «Je ne suis pas vraiment sûr de moi, je ne connais pas mes capacités tant que je ne les ai pas éprouvées.» C’est ainsi qu’il ne pensait pas savoir expliquer les maths à ses camarades de classe jusqu’à ce que sa prof d’allemand lui demande un coup de main pour sa fille de deux ans son ainée, et qui réussira une très belle note à son test.

Aujourd’hui, il est officiellement assistant au cours Euler. Il prend les séries, les corrige, fait des commentaires et soutien les nouveaux élèves, «ça me rappelle des souvenirs et c’est cool, on peut voir leur motivation et j’aime l’idée de faire partie de ce mécanisme qui fait avancer les gens en maths».

Les lauréats 2016 :
Après 5 ans: Benjamin Gates de Neuchâtel
Après 6 ans: Xingjian Huang, de Genève, et les Vaudois Mathieu Rochat et Gauzelin Vidovic, tous trois futurs étudiants de l’EPFL.
Jim Délitroz, du canton du Valais, doit encore accomplir une année de collège.

Le cours Euler a été soutenu financièrement cette année par de nombreux dons, en particulier ceux de la Fondation Henri Moser, la Fondation UBS pour le domaine social et la formation, la Fondation PPG, NCCR-SwissMAP, ainsi que des aides internes à l'EPFL.



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© 2016 EPFL Alain Herzog
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