Inauguration du Gothard: l'EPFL dans le train de la mobilité du futur

Faire des grimaces pour tester le détecteur d'émotions du Laboratoire de traitement des signaux 5.© Keystone

Faire des grimaces pour tester le détecteur d'émotions du Laboratoire de traitement des signaux 5.© Keystone

Trois jours après les cérémonies officielles, l’EPFL participe aux festivités grand public célébrant le plus long tunnel ferroviaire du monde.

Après les VIP, le grand public. Samedi et dimanche, l’inauguration du tunnel ferroviaire du Gothard s’est transformée en manifestation familiale. Quasi tout un chacun pouvait traverser le plus grand tunnel ferroviaire du monde. Aux côtés des trains historiques et des folklores uranais et tessinois, les écoles polytechniques et l’Université de Saint-Gall ont présenté leur vision de l’avenir de la mobilité, répondant à l’invitation des CFF.

A l’entrée nord, dans l’immense halle dévolue à la mobilité du futur, le flot de visiteurs ne tarit pas. Sur le stand de l’EPFL, ils s’arrêtent, fascinés par l’avion modulaire Clip-air. Ses capsules amovibles quittent une aile volante pour être acheminées par le chemin de fer. On est dans un futur très lointain… En attendant, le public peut faire voler l’avion modulaire avec un simulateur de vol. «La mobilité du futur requiert des idées nouvelles, parfois iconoclastes», a rappelé, lors d’une conférence de presse samedi matin, Martin Vetterli, le futur président de l’EPFL, venu représenter l’Ecole.

Les visiteurs ont pu faire voler l'avion modulaire Clip-air, avec le "pilote" du projet, Claudio Léonardi, du Laboratoire d'informatique et de visualisation. ©Keystone

Aux yeux du professeur, la présence des écoles polytechniques à cet événement historique reflète aussi l’importance de la formation: «La construction, mais aussi l’exploitation et la maintenance d’une telle infrastructure demandent des ingénieurs, des mathématiciens, des informaticiens et des géologues formés au plus haut niveau et fournis par nos écoles.»

En vedette aussi sur le stand de l’EPFL, le détecteur d’émotions développé par le Laboratoire de traitement des signaux 5, dans la perspective d’accroitre la sécurité au volant. Les visiteurs s’exercent à faire la grimace pour voir si leur visage exprime la peur, la surprise, la colère ou la joie. La capacité d’innovation de l’EPFL se traduit aussi par la présence de deux start-ups, Flyability et SenseFly. Les vols de démonstrations de leurs drones, précieux outils pour la surveillance des infrastructures de transport, se soldent par les applaudissements de la foule.

Martin Vetterli, président désigné de l'EPFL, a représenté l'Ecole, aux côtés de l'ETH Zurich et de l'Université de Saint-Gall. ©Keystone

«Les réseaux, ferroviaires ou sociaux, tissent aussi des liens culturels, a conclu Martin Vetterli. Et là, le tunnel de base du Gothard rapproche la culture germanique et latine tant dans l’espace que dans les têtes. Reste à espérer que le prochain grand chantier des CFF sera l’axe est-ouest, dont la pièce de résistance n’est pas un massif montagneux, mais un fossé somme toute anodin, le Röstigraben...»

Flyability prépare une démonstration de vol de drones, dans la Halle de la mobilité du futur, à Rynacht, entrée nord du nouveau tunnel du Gothard. ©Keystone